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Prairie alpine

Définitions

  Se développer, grandir, prendre de l'expansion, s'ouvrir, se déplier (à l'inverse de s'envelopper, se recroqueviller). Révéler ce qui n'est pas encore visible (comme la photographie argentique), révéler à soi-même puis aux autres, ses qualités, ses potentiels. Oser se montrer tel que l'on est : assumer sa mission, oser s'affirmer, non pas en tant qu'égo mais en tant que soi, son Soi appelé aussi Moi profond, sa vraie nature non polluée par les différents personnages que l'on s'est créé au fil du temps. L'éveil à soi.

Cela demande de l'effort et aussi des mises en conscience sur sa manière d'exister pour effacer ce qui freine le mouvement de la vie, l'accomplissement de son Être.

« Tout développement humain signifie développement conjoint des autonomies individuelles, des participations communautaires et du sentiment d'appartenance à l'espèce humaine »  Edgar Morin

Ces mêmes dispositions sont valables pour les groupes, le développement collectif ou communautaire.

 

 

Les différentes implications du développement et les buts visés

 

Le développement personnel : esprit critique et mise en conscience, de l'ego au Moi

                                                       de la dépendance à l'interdépendance

                                                       la singularité assumée sans être sur-affirmée

 

Le développement d'un groupe ou d'une équipe

                                               esprit critique et mise en conscience

                                               de la dépendance à l'interdépendance

                                               la singularité dans un ensemble et la complémentarité

                                               un but commun

l'implication de chacun et le management participatif

 

 

Le développement local :   Développement économique local

                                               Développement de pays

                                               DSL

                                               Développement Territorial Intégré

Le développement personnel est une démarche volontaire et au long cours si l'on désire le voyage le plus complet possible.

 

C'est favoriser le développement des apprentissages et des connaissances mais aussi de la perception et de la conscience de soi, des autres, de tout l'environnement et l'ouverture de plus en plus grande à la relation juste.

Cela conduit à entretenir et affiner l'intelligence intellectuelle, sensitive, et l'intelligence du cœur.

 

Plusieurs étapes sont nécessaires : 

-    Développement psychologique, comprendre ses réactions et ses humeurs dans des situations précises

-    Développement psychique, réveiller et comprendre l'inconscient pour se défaire des émotions et des freins multiples qui nous empêchent de vivre pleinement

-    Développement spirituel, la conscience et reconnaissance de soi, le Soi profond, et de l'univers, se relier à l'Unité primordiale.

 

Chaque étape permet un réajustement, l'approche d'un équilibre personnel en repérant puis apaisant les blessures et traumatismes divers accumulés lors des existences. Se rapprocher le plus possible de Qui on est et de percevoir la raison personnelle, intime, de cette existence terrestre, être sur la bonne voie pour soi.

Le développement social

Cette idée de développement social local n'est autre que permettre aux habitants d'un quartier, d'une ville ou d'une communauté sociale locale, de se développer en développant leur propre environnement (social, économique, culturel) Cette démarche s’inscrit dans les valeurs et les pratiques de l’éducation populaire et du développement solidaire pour : impulser, soutenir et accompagner des démarches de Développement Social Local et la co-construction de projets collectifs.

 

"Le développement social se construit de manière très ciblée autour d'un groupe issu d'une population identifiée par des besoins et par une demande, ou autour d'une communauté d'action ou de voisinage spatialement circonscrite"   Pierre-Noël Denieuil

 

Une éthique d’intervention : considérer que les femmes et les hommes sur un territoire sont les experts, auteurs et acteurs des solutions à inventer ensemble pour un mieux vivre au quotidien.

Puis s'engager à développer les capacités d’agir ensemble de ces acteurs du développement social local que sont les habitants, les professionnels et les élus d'un territoire défini.

 

 

QUELLE(S) DÉFINITION(S) DU D.S.L ? Réponse du groupe de St Prix[1]

 

   Devant l’évidente nécessité de commencer par répondre à cette question pour travailler, le groupe que j'accompagnais s’est retrouvé dans le même état d’esprit que l’étudiant devant la plage blanche qui applique les « bons conseils » des formateurs : commencer par définir le concept avant toute chose… plus facile de conseiller que d’appliquer !

Dans une réaction extrême de contournement de l’obstacle, l’idée a même émergé de ne pas donner de définition « pour ne pas s’enfermer dans un cadre trop étroit ».

 

On aurait pu aussi choisir de définir le D.S.L. au regard de ce « qu’il n’est pas », selon la méthodologie employée par les praticiens de la médecine du corps qui procèdent par élimination pour aboutir à un ensemble réduit de symptômes susceptibles de répondre à un diagnostic.

C’est une méthode qui présente l’avantage de mobiliser la curiosité des publics amenés inévitablement à se poser la question : « si ça n’est pas …alors qu’est-ce que c’est ? ».

 

Pour ce travail de réflexion destiné à cerner l’objet, le groupe de Saint-Prix a opté pour une démarche allant de l’individuel au collectif, dans le même état d’esprit que le sujet de cette réflexion, esprit de partage, de mise en synergie, de co-construction, esprit collectif donc.

Sans consigne particulière chacun a donné spontanément « sa » définition du D.S.L.

Dix-sept définitions ont ainsi d’emblée été proposées.

 

Malgré des formations, des cultures, des parcours professionnels différents, (assistants.es sociaux.sles, éducateurs spécialisés, conseillèrs.es en économie sociale et familiale, infirmières, juristes, psychologues…), des horizons géographiques variés (de l’Ile de France à la Franche-Comté, de la Normandie à l’Alsace, de Lille à Marseille, du Poitou à la Réunion…), malgré des compétences et fonction diverses (formateurs, enseignants, chercheurs, directeurs de formations… en formation initiale, formation continue…), et des expériences inégales en ce domaine, les définitions, chacune dans son style propre, contenaient toutes quatre dénominateurs communs : les finalités du D.S.L., ses principes, ses méthodes, l’état d’esprit porteur de la démarche.

Sans chercher le consensus, l’analyse thématique a permis au groupe d’explorer une définition large dans ses ambitions, précise dans ses propositions.

 

Des finalités ou une ambition ?

C’est l’idée de durée, de caractère durable qui constitue le fil conducteur du D.S.L. Bien loin des politiques d’urgence et des dispositifs remis en place chaque année pour pallier aux mêmes carences ; bien loin des effets de mode qui révèlent une vision à court terme et une absence de politique.

 

LE DSL EST À LA FOIS UNE DÉMARCHE, UNE MÉTHODE ET UNE POLITIQUE

S’il vise l’amélioration de la qualité et des conditions de vie, l’épanouissement des individus et de leurs groupes d’appartenance, il participe dans la méthode de mise en œuvre, au développement et à la restauration de la vie sociale, à la construction et à la reconstruction du lien social, à la création d’une cohésion sociale.

Le D.S.L. a l’ambition d’aider chacun à mieux vivre dans un ensemble humain, sur un territoire localement et historiquement situé, dans toutes les dimensions qui le définissent : géographique, sociale, économique, culturelle, politique…

Il suppose ainsi une rencontre, une volonté partagée des différents acteurs : citoyens, politiques, professionnels.

Le D.S.L. est porté par une vision humaniste du monde.

 

Des principes ou une politique ?

Cette volonté commune prend assise sur des principes partagés de proximité, solidarité, et démocratie participative.

Elle invite à une mobilisation de la société civile, à la recherche de la participation de chacun à la vie de la cité, à partir du terrain pour penser le politique.

Elle participe d’une « démarche endogène » qui favorise la dynamique de la vie sociale, la synergie des potentialités et la libération d’initiatives et de créations. Elle s’inscrit parallèlement dans une « démarche exogène » de politiques publiques, d’orientations, de programmations…

 

Une méthode ou une démarche ?

Il ne suffit pas d’afficher des ambitions et d’affirmer des principes. Le D.S.L. est à la fois une démarche et un processus qui met en lien différents acteurs sur un territoire autour de la construction de projets : les habitants, les politiques, les professionnels.

Or, si les volontés sont communes, les stratégies, les organisations, les fonctionnements, les histoires, les enjeux, les forces en présence, sont différents et peuvent être rédhibitoires.

Fabriquer du « vivre ensemble » implique que chacun y assume sa part.

Il va falloir co-construire, dans une approche concertée à partir d’un diagnostic partagé, un projet chargé d’une « fonction identitaire »[2] génératrice de développement pour les personnes, leurs groupes d’appartenance, les organisations.

A ce stade du travail de définition, le groupe de Saint-Prix se trouve en accord avec la définition que donne l’O.D.A.S, Observatoire national De l'Action Sociale :

« Le D.S.L. consiste en la mise en œuvre d’une dynamique de revitalisation du tissu social par la mobilisation en ce sens de toutes les politiques publiques et l’encouragement d’initiatives favorisant la prise en compte collective par la population des problématiques sociales dans un cadre de très grande proximité. »

 

Au-delà de cette définition, le D.S.L. traduit un projet de société dans lequel le groupe identifie un même paradigme éthique.

 

Un état d’esprit, une pensée

La conception et la mise en œuvre du D.S.L. repose sur la reconnaissance et le respect de tous les acteurs du système social. Il exige un déplacement du regard, des points de vue, des pratiques, des habitudes. L’enjeu est de taille puisqu’il faudra se risquer au partage des pouvoirs, des savoirs et des moyens, dans un mouvement de décentration.

C’est une culture qui engage les acteurs dans une dynamique constructive et promotionnelle, respectueuse des identités singulières et collectives.

« Faire ensemble pour mieux vivre ensemble »

Dans cette démarche qui postule une prise en compte du sujet social, c’est une chose d’en comprendre la nécessité, c’en est une autre d’y adhérer avec suffisamment de conviction pour mobiliser les énergies aptes à produire ce changement.

Or, si l’augmentation des connaissances dans de nombreux domaines a produit de la croissance et amélioré la qualité de vie, elle a aussi accentué les inégalités sociales et provoqué un appauvrissement d’une partie de la planète.*

REMPLACER L'IDÉE DE CROISSANCE PAR CELLE DE DÉVELOPPEMENT, PERMETTRAIT D'Y INTÉGRER LA NOTION DE PARTAGE

Partager des pouvoirs, des savoirs, des moyens, des dynamiques, partager la parole et les points de vue pour mieux vivre ensemble, retrouver du sens au collectif, construire une culture commune, sont des objectifs susceptibles de mobiliser les énergies et les potentiels des acteurs sociaux.

C’est en tout cas une conviction partagée du groupe de Saint-Prix.

 

La définition adoptée par le groupe :

Le DSL est un processus de changement global d'un territoire dont l'ancrage est double : endogène (les habitants) et exogène (mise en œuvre des politiques publiques et programmes institutionnels).

À partir d'une méthodologie spécifique telle que le diagnostic social partagé, il repose sur une mobilisation des différents partenaires à savoir les habitants, les élus locaux, les professionnels en tant que techniciens, pour favoriser l'émergence d'actions collectives créatives, solidaires, innovantes, globales, transversales et évolutives …

Les projets initiés s'inscrivent dans une dynamique de co-production dont le support et l'acte s'appuient sur une fiction identitaire symbolique partagée qui se crée et s'affirme tout au long du processus. Fonction identitaire symbolique nécessaire pour impulser une démarche de développement.

 

Nicole

Sète, Février 2022

 

[1] Des formateurs d'IRTS, Institut Régional de Travail Social et le GNI, Groupent National des Instituts, ont souhaité travailler sur la pédagogie à mettre en œuvre pour enseigner aux étudiants le concept et les méthodes du Développement Social. Ils m'ont demandé de les accompagner pour l'écriture d'un livre pédagogique en 2002-2003. La plupart des regroupements se faisaient à St Prix, Val d'Oise, nom que s'est donné le groupe.

[2] Des expériences en Belgique et au Canada vont également servir de repères formateurs pour les professionnels français

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