Pouvoir et religion
- Nicole
- 4 avr. 2022
- 3 min de lecture
Quand il y a collusion entre pouvoir et religion cela conduit inexorablement à un extrémisme dangereux
les Talibans
L'Etat islamique
Poutine
Etc. sans oublier l'Inquisition,
A l'inverse dans une république et une démocratie, le pouvoir et l'idéal reposent sur des valeurs qui sont partagées et partageables par quiconque - respect, égalité des droits et des devoirs, liberté de pensée - quelles que soient l'ethnie, la religion, la classe sociale, etc.
La religion mal comprise exclue ceux qui ne croient pas aux mêmes choses et aux mêmes principes religieux, comme le fait également l'idéologie.
Exemple : Poutine et le patriarche Kirill partagent ensemble le mythe du retour à la Grande Russie redonnant plein pouvoir à Kirill sur les églises russophones (cf. article de la Croix du 4/3/22). Ils entretiennent ensemble leur imaginaire de pouvoir démesuré.
Invasion de l'Ukraine, guerre terrible du XXIème siècle
Cependant, Merci de cet événement pour nous rappeler l'essentiel
Notre guerre pour la laïcité non seulement n'a pas de sens mais elle cache la volonté hégémonique d''une religion, celle des catholiques traditionnalistes ou ceux qui s'appuient sur la religion pour prendre le pouvoir ; autre source également, la religion de l'abolition de toute différence qui n'est qu'un autre extrémisme ; l'individu neutre sans odeur, ni couleur, donc sans existence propre, vivant dans une sorte de néant.
Qu'importe les vêtements de l'autre, les signes distinctifs arborés, le foulard, la kipa ou la croix du Christ, l'essentiel n'est pas là.
La vraie religion démocratique si je puis m'exprimer ainsi par analogie, c'est la reconnaissance de l'autre dans ce qu'il est et avec cela, vivre, construire aujourd'hui reconstruire, le véritable espace commun, soit l'unité dans la pluralité et donc la diversité.
Plutôt qu'une apparence extérieure avec l'existence refoulée de ses croyances et convictions, renforçons notre capacité à partager ce qu'il y a de commun comme ce qu'il y a de différents pour apprendre de l'autre et construire ensemble une humanité plus riche, plus ouverte qui seule, nous éloignera de toutes guerres fratricides. Ce sont les rancœurs et le besoin absolu de reconnaissance, qui créent le conflit larvé ou explosif.
Reconnectons-nous au sens profond de ce qu'est la démocratie et le vivre ensemble en république. Comme dans un miroir, nous voyons aujourd'hui tout ce qui tue la démocratie et le bon vivre ensemble. Nos guéguerres internes sont si éloignées de l'essentiel de ce qui fait une nation !
Puissions-nous par cet événement tragique, retrouver nos bases et nous ouvrir vers des lendemains plus humains et fraternels dans le sens où nous sommes tous hommes et femmes de la même trempe avec les mêmes aspirations profondes quelles que soient nos différences individuelles privées. L'espace commun n'est pas la somme des individualités, il est au-delà de ça, Je suis sur le trottoir j'entre dans l'espace commun, hors de chez moi, dans un espace partagé de fait. D'ailleurs il n'est pas que visible, il est de l'ordre de la construction mentale que nous déterminons ensemble dès que nous sortons de chez-nous.
A l'inverse, ma religion ou mon athéisme, comme ma couleur de peau ou de cheveux, m'appartient en propre et ne me gêne en rien pour participer à l'évolution de l'humanité, ni à la grandeur d'un pays.
Au contraire, l'ère de changement que nous traversons repose principalement sur cet aspect : découvrir la richesse de la pluralité comme de la diversité de la nature et faire émerger une humanité apaisée nourrie pas cette diversité et complémentarité, et ce, dans tous les domaines. C'est pourquoi nous sommes dans une période trouble, car les résistances sont nombreuses par crainte de l'inconnu, quitter les habitudes, faire le saut est difficile pour certains.
Nous sommes sortis de l'enfance, il s'agit maintenant de sortir de l'adolescence exigeante pour aller plus loin ensemble. Cela suppose de reconsidérer notre pensée politique dans la manière d'exercer le pouvoir et les institutions.
Nous voyons avec la folie de grandeur de Poutine, combien l'imaginaire, le mythe imaginaire devient une force agissante, ici destructrice. Mais, nous pouvons nous-mêmes, ensemble, retrouver la force de l'imaginaire qui est aussi force créatrice. Plus que jamais, c'est le temps de redéfinir ensemble notre imaginaire collectif pour 2022 et les décennies à venir.
Alors, on ne peut s'empêcher de penser que les programmes politiques énoncés jusqu'à présent sont en décalage avec la réalité profonde de nos existences individuelles et collectives. Si le pouvoir d'achat est important pour l'existence quotidienne, ceci n'est pas le but. Le but est d'une autre nature. Quelle forme de pays voulons-nous construire et en harmonie avec nos aspirations profondes et nos valeurs, dans laquelle, ensuite, nous réajusterons ce qui est nécessaire.
Pour cela, il nous est indispensable de réactualiser et refonder le mythe de Marianne, déesse suprême, avec les trois fées associées Liberté, Égalité Fraternité, qui ne peuvent exister ni fonctionner qu'ensemble, en synergie.
N.B. Ces "trois fées" sont des énergies, pas seulement des mots ou des concepts, que nous pouvons (devons ?) intégrer, incarner selon notre choix.
Nicole
Sète 4 mars 2022
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